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Le château de Fanari, le 11 février 2017

Le village de Fanari à Karditsa est surplombé par un château byzantin du XIII° siècle qui est aujourd’hui ouvert aux visites. Comme de nombreux châteaux, il fut transformé par les nombreux usages qu’il a eu au travers de l’histoire (il servit un temps de poste de police par exemple) mais aussi par les paysans qui ont récupéré une partie des pierres pour leur propre usage.

En effet, près de 4 000 personnes visitent le château par an dont la quasi-totalité (3 000) le visite entre mars et octobre. Ce nombre relativement peu élevé pour un monument historique s’explique en grande partie par le peu de publicité qui en est fait. En effet, la volonté principale semble être d’attirer un public considéré comme de qualité, peu nombreux, mais réellement intéressé par le patrimoine local. C’est aussi pour cette raison que de nombreux groupes de visiteurs sont constitués d’écoliers ou d’étudiants grecs. Il est intéressant de noter que ce château fut inclus par l’agence de développement locale dans un circuit touristique comprenant le célèbre site des Météores.  Au vu de la fréquentation très élevée de ce dernier site, l’inclusion dans ce circuit semble témoigner d’une volonté de l’agence de développement d’amener des bus de touristes au château pour en augmenter la fréquentation, ce qui se révèle contraire aux propos tenus par le gardien du château.


                Le château est une propriété de l’état et son entretien lui incombe donc. Les rénovations ont commencé il y a deux décennies et sont réalisées en collaboration avec une équipe d’archéologues grecs. Les revenus tirés des visites du château contribuent donc à ces travaux mais, au vu du nombre de visiteurs annuels et du prix du billet (dont le plein tarif est à 2 euros), ne peuvent suffire à garantir un autofinancement. 

L’exploitation financière du site ne semble donc pas être une priorité et il est aisément constatable que bon nombre d’infrastructures telles que des bancs ou un d’un ancien café appartenant à la mairie sont laissés à l’abandon. Leur exploitation ou leur entretien permettrait sans aucun doute une valorisation supérieure du site, notamment pour un public de proximité qui pourrait venir profiter de la vue que propose ce château surplombant la vallée.

La valorisation culturelle est le type de valorisation qui semble être prioritaire. En effet, nous avons pu voir qu’une part importante des visiteurs étaient des groupes d’écoliers ou d’étudiants grecs venus découvrir cette part du patrimoine local. Cette valorisation culturelle se manifeste aussi au travers l’organisation annuelle d’un festival de musique gratuit dans l’enceinte du château.

Il est possible de constater un réel rayonnement du château dans la région. En effet, un phénomène de « byzantinisation » semble avoir lieu car c’est le patrimoine de cette période qui est de plus mis en avant. De plus, le village lui-même se transforme afin d’avoir une cohérence esthétique avec le château. De nombreuses rénovations ont lieu dans le but de préserver le caractère authentique du village ainsi les rues sont pavées et les bâtiments rénovés de manière à respecter l’esprit du lieu.

Ce château byzantin, représentant une part d’un patrimoine grec qui n’est pas la plus valorisée n’est donc pas valorisé dans un but touristique flagrant mais semble plutôt être destination des communautés locales. La peur du tourisme de masse peut y être perçue mais parallèlement des tentatives d’augmenter l’impact économique du site sont mises en place. Les actions menées autour du château sont donc partagées entre la préservation du site et plus généralement du patrimoine grec et son exploitation comme moteur de développement économique.

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