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Les associations culturelles font vivre le patrimoine des villages

Fanari et Agios Akakios - samedi 11 et dimanche 12 février 2017

   

    Ces deux villages de moyenne montagne situés à quelques dizaines de kilomètres de la petite ville de Mouzaki ont un point commun : une volonté forte venant des habitants de sauvegarder leur patrimoine. Regroupés en association, leur but est de faire revivre les coutumes et les fêtes de leurs parents.

    A Fanari, nous rencontrons le jeune président d’une association. Créée en 1985, elle n’était plus très active jusqu’à ce qu’un groupe de jeunes personnes du village en reprennent les rennes. Ainsi, ils travaillent à la restauration des rues du village, organisent des fêtes où l’on apprend les musiques et les danses des anciens.  Pour financer les actions de l’association, la diaspora joue son rôle. En effet, les villageois expatriés soutiennent sous forme de dons, en argent ou en nature, les projets de rénovation ou les fêtes de village.  Sur un secteur géographique plus large, une agence de développement a été créée : elle aide financièrement les projets de revitalisation du patrimoine grâce à des fonds du programme européen LEADER (liaison entre actions de développement de l’économie rurale) et FEADER (politique de développement rural dans le cadre de la PAC, Pilier 2). Par exemple, à Fanari, l’association bénéficie de financements européens pour faire revivre l’artisanat avec la fabrication d’amphores, une tradition millénaire perdue mais qui pourrait participer à l’économie du territoire, notamment pour le tourisme.

    S’agit-il de la réinvention d’un patrimoine mythifié ? Ou encore, l’exacerbation d’un sentiment d’appartenance identitaire face aux incertitudes de la situation économique fragile ? Pour Dimitris Goussios, professeur de géographie à l’Université de Thessalie, il n’en est pas question. La récente réappropriation par les villageois d’un patrimoine délaissé répond à un besoin de valoriser les ressources territoriales dans l’optique de développer le bien-être des habitants. Les fêtes de villages, les chants, les danses, le patrimoine bâti, sont des ressources non marchandes. Cette reconquête des traditions participe davantage au développement du territoire et au maintien des habitants dans des zones rurales qu’à une « folklorisation » des traditions.

 

    A Agios Akakios, dans un des deux cafés du village, nous retrouvons la présidente de l’association entourée de plusieurs villageois, pour nous parler de leurs actions. L’association culturelle rassemble essentiellement les femmes du village, qui se retrouvent le dimanche au café pour discuter entre elles et éventuellement pousser les tables pour danser et chanter… Le temps fort du village a lieu l’été, quand les expatriés reviennent pour les vacances, lors d’une grande fête célèbre dans toute la région. La population du village passe donc de 250  à 1500 habitants pendant quelques jours. Là aussi, la diaspora est très importante, et finalement les grecs partis ailleurs s’attachent à ce qui les unit tous : le patrimoine.

Après ces discussions, le Pope du village nous  emmène à l’église orthodoxe, et ensuite, les femmes de l’association nous ont font visiter le musée de conservation du patrimoine du village. Dans une salle de l’ancienne école, l’association expose les objets du quotidien donnés par les villageois, témoignant de la vie d’autrefois, de leur aïeuls : habits, robes de mariage, couvertures tissées, outils agricoles, ustensiles de cuisine, … Mis en scène comme à l’intérieur d’une maison, les villageoises sont très fières d’expliquer de quelles familles proviennent les objets et leurs fonctions.

Dans ce village, nous avons pu voir combien l’attachement à la fête est fort puisque nous avons été très bien accueillis, la rencontre s’est conclue par un repas offert par les villageois dans l’ancienne école du village.

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