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Le musée de Fanari, le 11 février 2017

Au début des années 1980, période à laquelle le pouvoir gouvernemental grec revient au PASOK [Parti socialiste, ndlr], un effort est entrepris dans le sens de l'extension de l'État Providence, de l'encouragement du mouvement associatif, de la décentralisation des pouvoirs et des ressources, de l'extension du secteur public dans l'économie et de la promotion de nouveaux groupes dirigeants dans la société. Dès lors, des sommes bien plus importantes que dans toutes les périodes précédentes sont accordées pour les fouilles, pour d’importants programmes de restauration ainsi que pour la création de musées. (Konsola Dora. La politique culturelle de la Grèce. In: Pôle Sud, n°10, 1999. Les politiques culturelles en Europe du Sud. p.32) Ces derniers participent alors au renforcement de l’identité culturelle locale et contribuent à maintenir en vie la relation des citadins à leur lieu d’origine (et vice versa). Ils apparaissent ainsi comme des lieux de mémoire capables d’exacerber les liens d’appartenance d’une communauté villageoise, et ce malgré une dispersion spatiale des membres pouvant être fortement marquée.

C’est donc pour maintenir un lien « vivant » avec son village qu’une association culturelle implantée à Athènes et composée de membres originaires de Fanari s’est engagée en 2012 dans la fondation d’un musée. Implanté dans un bâtiment du village d’environ 100m² gracieusement mis à disposition par la collectivité locale, l’installation du musée à bénéficié d’un appui financier de la part d’une communauté grecque de Bordeaux. Agé d’une soixantaine d’années, l’homme qui organise et anime les visites est un natif du village. Parti faire sa vie en Allemagne, il est revenu sur son lieu d’origine une fois l’heure de la retraite venue. Il habite en face du musée et en cas de besoin, son numéro de téléphone est affiché sur la porte d’entrée. Le prix de la visite est libre. Pour se financer, le musée possède une petite boutique dans laquelle sont mis en vente divers « souvenirs » ou bibelots.

Concernant les œuvres exposées, celles-ci correspondent généralement à des dons réalisés par les habitants du village. Mettant en avant les monnaies et les richesses architecturales locales (le château de Fanari notamment), le musée présente également des objets (les plus anciens datent du XVIème siècle) ayant pour vocation d’évoquer la vie quotidienne telle qu’elle existait autrefois. Tel qu’évoqué précédemment, la mise en scène de cette mémoire locale participe à la construction d’une identité culturelle commune et au renforcement des liens qui unissent des individus parfois éloignés de leur village d’origine.

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