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Les météores, le 12 février 2017

Les météores constituent une région touristique majeure du centre de la Grèce. Située en Thessalie, à l’Est de la ville de Trikala, ce sont des formations composées d’une roche nommée « pudding » en anglais, et caractérisée par son aspect sédimentaire détritique et grossier ainsi que fortement chargé en galets. Ces formations originales sont donc constituées par d’importantes couches sédimentaires alluvionnaires formées durant la période du Miocène. Avec la dynamique tectonique mésohellénique de la fin du Tertiaire, cette zone s’est retrouvée soulevée dans les airs, et donc exposée aux aléas combinés de l’érosion éolienne et hydrique. Ainsi, depuis la fin du Tertiaire, ce paysage n’a eu de cesse de se faire sculpter par les éléments, qui lui ont conféré la forme que nous lui connaissons aujourd’hui, celle d’immenses piliers rocheux s’élevant vers le ciel.

Particularité géologique, les Météores disposent d’une histoire tout aussi originale, puisqu’à partir du 11e siècle s’établissent des moines ermites dans la région. Mais ceux-ci précèdent un mouvement plus large, puisque dès le 12e siècle se constituent les premières communautés monastiques. Progressivement des moines et nones s’implantent donc dans la région et s’organisent en communautés orthodoxes. Le sommet de ces formations rocheuses, dont la conquête a commencé au cours du 11e siècle, est marqué en 1947 par la construction du Grand Monastère de Météores, toujours présents de nos jours. Il fut fondé par Athanase l'Athonite, par ailleurs fondateur de la République Monastique du Mont-Athos.

Les météores prospèrent ainsi, jusqu’au 16e et 17e siècles où l’on compte alors une vingtaine de monastères, avant de commencer à décliner à partir de 18e et 19e siècle. La déprise s’est poursuivie jusqu’au 20e siècle, où seuls le Grand Monastère et le Monastère de Varlaam restaient occupés. Avec la popularisation touristique du site, après la Seconde Guerre Mondiale et la guerre civile grecque, l’activité monastique a pu perdurer, et fut un des éléments, avec la patrimonialisation UNESCO, à l’origine du boom économico-touristique que connut la région.

Cette histoire, géologique et culturelle, vaut à la région des Météores d’être classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, en tant que patrimoine naturel, mais aussi culturel. C’est là une particularité de ce site, qui compte plus d’un million de visiteurs par an.

 

Jacky Ferriere et al., « Tectonic control of the Meteora conglomeratic formations (Mesohellenic basin, Greece) », Bull. Soc. Géo., 2011, 14p.

Ioannis Poulios, « The Past in the Present: A Living Heritage Approach - Meteora, Greece », Ubiquity Press, 2014, 180p.

Giusti, Christian. « Deux dimensions du beau en géomorphologie. Essai sur le critère esthétique dans les sciences du relief », L'Information géographique, vol. vol. 78, no. 3, 2014, pp. 80-102.

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